samedi 14 novembre 2009 VERS UNE DÉMOCRATIE RENOUVELÉE


Pour l'heure, la démocratie semble en voie d'extinction. Les gens votent de moins en moins. Ne faut-il pas constater que la démocratie est détournée et que c'est pour ça qu'elle agonise? Voici une brochette de faits la concernant et quelques idées pour la renouveler.


C'est quoi la démocratie?

La démocratie est cette forme de gouvernement par nous tous et pour nous tous, au vu et au su de tous.


À l'heure actuelle au Québec, cette démocratie est malade de bien des façons. Le pire étant que l'influence sur les décisions se fait par des voies détournées et obscures sans égard pour cette démocratie qui n'en devient une que de nom. Quelques exemples:

a.- la police qui n'est policée par aucune instance démocratique comme semble le montrer l'affaire Villanueva. L'enquête montre que la police protège ses membres plutôt que le public et qu'elle a perdu le sens de sa mission de faire respecter les lois de cette démocratie;

b.- nos représentants élus des diverses instances donnent au plus fort la poche des contrats plus dispendieux qu'il ne devrait en obtenant en contrepartie des contributions personnelles cachées ou à leur caisse électorale;

c.- les divers partis politiques qui s'affrontent sur la scène ne le font pas à armes égales. Leurs ressources ne sont pas comparables. Leurs richesses les plus significatives leur viennent, non des frais d'adhésion de leurs membres, mais de leurs "amis" auxquels ils font faveur ou promettent faveur lorsqu'ils seront en poste et lieu de décision. Les spécialistes de collecte de fonds agissent par taxage et le parti recueille la recette en fermant les yeux sur la façon.

d.- les ingénieurs et autres professionnels qui ne s'inclinent pas devant la loi qui les contraint pourtant - par des dispositions sans dent, faut le dire aussi - de s'inscrire au registre des lobbyistes et qui sont, tous le savent, de grands pourvoyeurs des partis politiques;

e.- le bipartisme maintenu par les partis traditionnels par de multiples subterfuges de subventions électorales ou post-électorales. Ceux-ci alternent au pouvoir sans qu'on puisse faire prévaloir l'opinion différente et souvent essentielle ou significative de plusieurs citoyens. Un peu comme les entrepreneurs se font la courbette du "à toi le tour" dans les gros contrats publics;

f.- le monde de la culture québécoise qui devrait porter haut la liberté citoyenne et qui, rendue quêteuse, s'identifie comme étant une "force économique" afin de dire au public son importance. Comme s'il n'existait que cet argument dans une société démocratique;

g.- des médecins spécialistes ou généralistes formés à grands frais publics qui prennent en otage les citoyens afin d'obtenir des revenus hors proportions avec ce que gagnent la moyenne des ourses et des ours. L'ours a peur de mourir et, terrorisé, paie le gros prix. Dans ce même domaine, on voit les compagnies pharmaceutiques qui, par chantage, vendent au réseau public de santé des médicaments indispensables à des prix hors de prix et dont le citoyen fait les frais. Et on souhaite plus de privatisation des soins de santé!!!;

h.- des lois minières faites au profit d'intérêts privés lesquels peuvent déloger des villes avant mêne qu'on ait pu entendre l'opinion citoyenne; des lois et des règlements forestiers faits pour brader nos forêts aux intérêts privés; des déchets immenses qui compromettent la vie future produits par des entreprises qui peuvent faire faillite, le font au besoin et disparaissent sans égard;

i.- des primes gargantuesques versées aux cadres d'entreprises cotées en bourse et aidées par l'État (des revenus qui sont des centaines, voire des milliers de fois supérieurs au revenu citoyen moyen) et dont les actionnaires et consommateurs font les frais;

j.- un premier ministre qui semble travailler à temps plein pour l'État et l'ensemble des citoyens, alors qu'en fait, il reçoit une prime annuelle de la part d'un groupe privé – parti politique- qui l'a aidé à se faire élire;

k.- les entreprises qui, en coulisse et sans vergogne, font chanter l'État en menaçant d'aller s'installer ailleurs si elles n'obtiennent pas les subventions qu'elles demandent;

l.- les États et les divers gouvernements, en compétition les uns avec les autres, cherchant à plaire à ceux qui ont de l'argent, le pouvoir politique étant alors totalement asservi au pouvoir économique;

m.- un système de contribution aux besoins collectifs par l'impôt devenu si complexe que seuls les riches peuvent se payer un expert pour l'exploiter à fond; contourner l'impôt étant le sport national dans cette société individualiste et fort peu démocratique;

n.- les fraudeurs en cravate qui volent les petits épargnants sans que protection, justice et réparation ne leur soient faites par leur société;

o.- le marketing de l'image des politiciens et de leurs politiques ou de l'absence de leurs politiques qui façonne et domine l'opinion publique avec le concours des médias;

p.- le pouvoir démesuré des médias qui ne connaissent pas de contre-pouvoir de la part d'esprits libres ni d'instances libérées; etc., etc.

q. - plein. N'en jetez plus!


En conséquence, pourquoi se surprendre ou déchirer sa chemise lorsque l'abstention de voter devient la norme. Puisque le vote n'influence que peu les décisions qui seront prises, le simple citoyen, intelligent me semble-t-il, préfère le silence.


Tous ces exemples montrent une démocratie mourante détournée des citoyens. Des groupes d'intérêt influencent les décisions de l'État à leurs propres bénéfices de façon obscure et sans que, le citoyen puisse influencer les décisions qui le concerne et dont il paiera les frais. Ces influences se font par des moyens obscurs et en des lieux et des moments secrets. Ce n'est plus la démocratie!


Je veux une démocratie réformée.


Je veux que tout un chacun se voie représenter dans ses besoins et intérêts, au vu et au su de tous et que besoins et intérêts soient confrontés pour que la meilleure décision soit prise au bénéfice de tous. Je ne veux plus que des intérêts soient actifs dans les coulisses et sabordent la confiance que j'ai mise dans les élus. Je demande, en démocrate, que ces intérêts privés sortent des coulisses, qu'ils influencent ouvertement la société et s'expriment à l'Assemblée nationale. Par la voix de représentants qui leur sont propres, s'il vous plait!


Pour ce faire, je souhaite que l'Assemblée nationale soit constituée, en plus des représentants territoriaux habituels, d'un nouveau type de représentants. Cette nouvelle souche de représentants proviendra des États généraux qui se tiendront avant chaque élection traditionnelle. Ces états généraux seront tenus dans cinq grands secteurs d'activités: le culturel, le social, la santé, l'écologique et l'économique. Chaque secteur discutera des enjeux qu'il veut faire prévaloir pour le prochain mandat et désignera ses représentants. Ce sera la fin des lobbys. On n'aura plus besoin de cette loi et de son commissaire. Une fois désignés, on ne se surprendra pas que ces représentants fassent valoir les intérêts de leur secteur d'activités et ils seront respectés comme tels. On pourra les appeler des "politiciens sectoriels''. Leurs desiderata seront exposés au grand jour et confrontés avec l'ensemble des besoins et intérêts exprimés.


Puis, il y aura l'élection des représentants de souche traditionnelle qui proviennent du vote des citoyens dans leur territoire ou comté d'appartenance. On pourrait les appeler des "politiciens généraux" pour les distinguer. Mais, je les veux réformés. Ainsi, ils pourront appartenir à l'idéologie de leur choix ou n'appartenir à aucun parti de référence, voire s'inspirer de plusieurs corps de doctrine, mais d'aucune façon leur parti politique ne sera pourvoyeur de ressources ou d'éléments d'organisation dans le processus de campagne électorale. Les dépenses électorales seront fixées et assumées par l'état. Je veux la fin des partis politiques dans leur forme traditionnelle. Si ces partis politiques acceptent de muter, et je le souhaite, ils deviendront des laboratoires de développement d'idées sur l'organisation de la société; sinon qu'ils nous libèrent. Une fois élus, ces représentants - "politiciens généraux" - s'engageront à représenter l'ensemble des intérêts manifestés dans leur territoire d'appartenance. M'est avis que ces politiciens se feront connaître grâce à un historique d'implication dans leur communauté. Cela permettra aux concitoyens d'apprécier la sagesse acquise par ces personnes. Je souhaite, parallèlement, que des facultés universitaires spécifiques soient créées en vue de qualifier des "politiciens généraux" de plus en plus compétents et que l'État assume les frais de scolarité. Leur sagesse se doublera peu à peu de compétences formelles. Être un "politicien général" ne devrait pas être une carrière spontanée de parvenu en mal de visibilité. L'importance de la fonction requiert une préparation sérieuse et de longue haleine et une démocratie éduquée devrait préférer les préparés aux spontanés.


L'Assemblée nationale sera composée de 55% de politiciens généraux et de 45% de représentants sectoriels, chacun des cinq secteurs ayant droit à un poids relatif de 9% de l'ensemble des représentants.


Les citoyens seront obligés de voter au palier territorial et seront encouragés à s'investir dans les groupements et associations qui les intéressent afin de faire prévaloir leurs idées, projets, besoins et intérêts lors des États généraux de leur secteur.


Mon souhait: fin des partis politiques actuels qui font en sorte que les élus sont davantage redevables à leur parti qu'aux citoyens et leur laissent à penser qu'ils sont propriétaires de l'État quand vient leur tour de régner (!). Mon souhait: fin des caisses électorales qui tricotent les lois ou qui sont littéralement cachées et remplacement par une subvention équitable à chaque candidat. Mon souhait: fin des lobbys et remplacement par une représentation officielle et visible de tous les intérêts avec pouvoir d'influence congru pour chacun. Vive les états généraux! Mon souhait: participation active de tous les citoyens dans le devenir de leur société et communauté.


Le premier ministre sera choisi parmi l'ensemble des représentants élus et son pouvoir en sera un de service pour aider l'instance à prendre des décisions éclairées et pertinentes.


Je souhaite, enfin que ce modèle où sont élus, en plus des représentants territoriaux, des représentants d'états généraux soit utilisé pour tous les autres paliers de gouvernement : municipal et scolaire.

   1 commentaires

1 commentaires:

À 18 novembre 2009 14:45 , Blogger Vini a dit...
D'un intérêt certain pour tous! Bravo! Que le message passe!
 

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