samedi 14 novembre 2009 VERS UNE DÉMOCRATIE RENOUVELÉE


Pour l'heure, la démocratie semble en voie d'extinction. Les gens votent de moins en moins. Ne faut-il pas constater que la démocratie est détournée et que c'est pour ça qu'elle agonise? Voici une brochette de faits la concernant et quelques idées pour la renouveler.


C'est quoi la démocratie?

La démocratie est cette forme de gouvernement par nous tous et pour nous tous, au vu et au su de tous.


À l'heure actuelle au Québec, cette démocratie est malade de bien des façons. Le pire étant que l'influence sur les décisions se fait par des voies détournées et obscures sans égard pour cette démocratie qui n'en devient une que de nom. Quelques exemples:

a.- la police qui n'est policée par aucune instance démocratique comme semble le montrer l'affaire Villanueva. L'enquête montre que la police protège ses membres plutôt que le public et qu'elle a perdu le sens de sa mission de faire respecter les lois de cette démocratie;

b.- nos représentants élus des diverses instances donnent au plus fort la poche des contrats plus dispendieux qu'il ne devrait en obtenant en contrepartie des contributions personnelles cachées ou à leur caisse électorale;

c.- les divers partis politiques qui s'affrontent sur la scène ne le font pas à armes égales. Leurs ressources ne sont pas comparables. Leurs richesses les plus significatives leur viennent, non des frais d'adhésion de leurs membres, mais de leurs "amis" auxquels ils font faveur ou promettent faveur lorsqu'ils seront en poste et lieu de décision. Les spécialistes de collecte de fonds agissent par taxage et le parti recueille la recette en fermant les yeux sur la façon.

d.- les ingénieurs et autres professionnels qui ne s'inclinent pas devant la loi qui les contraint pourtant - par des dispositions sans dent, faut le dire aussi - de s'inscrire au registre des lobbyistes et qui sont, tous le savent, de grands pourvoyeurs des partis politiques;

e.- le bipartisme maintenu par les partis traditionnels par de multiples subterfuges de subventions électorales ou post-électorales. Ceux-ci alternent au pouvoir sans qu'on puisse faire prévaloir l'opinion différente et souvent essentielle ou significative de plusieurs citoyens. Un peu comme les entrepreneurs se font la courbette du "à toi le tour" dans les gros contrats publics;

f.- le monde de la culture québécoise qui devrait porter haut la liberté citoyenne et qui, rendue quêteuse, s'identifie comme étant une "force économique" afin de dire au public son importance. Comme s'il n'existait que cet argument dans une société démocratique;

g.- des médecins spécialistes ou généralistes formés à grands frais publics qui prennent en otage les citoyens afin d'obtenir des revenus hors proportions avec ce que gagnent la moyenne des ourses et des ours. L'ours a peur de mourir et, terrorisé, paie le gros prix. Dans ce même domaine, on voit les compagnies pharmaceutiques qui, par chantage, vendent au réseau public de santé des médicaments indispensables à des prix hors de prix et dont le citoyen fait les frais. Et on souhaite plus de privatisation des soins de santé!!!;

h.- des lois minières faites au profit d'intérêts privés lesquels peuvent déloger des villes avant mêne qu'on ait pu entendre l'opinion citoyenne; des lois et des règlements forestiers faits pour brader nos forêts aux intérêts privés; des déchets immenses qui compromettent la vie future produits par des entreprises qui peuvent faire faillite, le font au besoin et disparaissent sans égard;

i.- des primes gargantuesques versées aux cadres d'entreprises cotées en bourse et aidées par l'État (des revenus qui sont des centaines, voire des milliers de fois supérieurs au revenu citoyen moyen) et dont les actionnaires et consommateurs font les frais;

j.- un premier ministre qui semble travailler à temps plein pour l'État et l'ensemble des citoyens, alors qu'en fait, il reçoit une prime annuelle de la part d'un groupe privé – parti politique- qui l'a aidé à se faire élire;

k.- les entreprises qui, en coulisse et sans vergogne, font chanter l'État en menaçant d'aller s'installer ailleurs si elles n'obtiennent pas les subventions qu'elles demandent;

l.- les États et les divers gouvernements, en compétition les uns avec les autres, cherchant à plaire à ceux qui ont de l'argent, le pouvoir politique étant alors totalement asservi au pouvoir économique;

m.- un système de contribution aux besoins collectifs par l'impôt devenu si complexe que seuls les riches peuvent se payer un expert pour l'exploiter à fond; contourner l'impôt étant le sport national dans cette société individualiste et fort peu démocratique;

n.- les fraudeurs en cravate qui volent les petits épargnants sans que protection, justice et réparation ne leur soient faites par leur société;

o.- le marketing de l'image des politiciens et de leurs politiques ou de l'absence de leurs politiques qui façonne et domine l'opinion publique avec le concours des médias;

p.- le pouvoir démesuré des médias qui ne connaissent pas de contre-pouvoir de la part d'esprits libres ni d'instances libérées; etc., etc.

q. - plein. N'en jetez plus!


En conséquence, pourquoi se surprendre ou déchirer sa chemise lorsque l'abstention de voter devient la norme. Puisque le vote n'influence que peu les décisions qui seront prises, le simple citoyen, intelligent me semble-t-il, préfère le silence.


Tous ces exemples montrent une démocratie mourante détournée des citoyens. Des groupes d'intérêt influencent les décisions de l'État à leurs propres bénéfices de façon obscure et sans que, le citoyen puisse influencer les décisions qui le concerne et dont il paiera les frais. Ces influences se font par des moyens obscurs et en des lieux et des moments secrets. Ce n'est plus la démocratie!


Je veux une démocratie réformée.


Je veux que tout un chacun se voie représenter dans ses besoins et intérêts, au vu et au su de tous et que besoins et intérêts soient confrontés pour que la meilleure décision soit prise au bénéfice de tous. Je ne veux plus que des intérêts soient actifs dans les coulisses et sabordent la confiance que j'ai mise dans les élus. Je demande, en démocrate, que ces intérêts privés sortent des coulisses, qu'ils influencent ouvertement la société et s'expriment à l'Assemblée nationale. Par la voix de représentants qui leur sont propres, s'il vous plait!


Pour ce faire, je souhaite que l'Assemblée nationale soit constituée, en plus des représentants territoriaux habituels, d'un nouveau type de représentants. Cette nouvelle souche de représentants proviendra des États généraux qui se tiendront avant chaque élection traditionnelle. Ces états généraux seront tenus dans cinq grands secteurs d'activités: le culturel, le social, la santé, l'écologique et l'économique. Chaque secteur discutera des enjeux qu'il veut faire prévaloir pour le prochain mandat et désignera ses représentants. Ce sera la fin des lobbys. On n'aura plus besoin de cette loi et de son commissaire. Une fois désignés, on ne se surprendra pas que ces représentants fassent valoir les intérêts de leur secteur d'activités et ils seront respectés comme tels. On pourra les appeler des "politiciens sectoriels''. Leurs desiderata seront exposés au grand jour et confrontés avec l'ensemble des besoins et intérêts exprimés.


Puis, il y aura l'élection des représentants de souche traditionnelle qui proviennent du vote des citoyens dans leur territoire ou comté d'appartenance. On pourrait les appeler des "politiciens généraux" pour les distinguer. Mais, je les veux réformés. Ainsi, ils pourront appartenir à l'idéologie de leur choix ou n'appartenir à aucun parti de référence, voire s'inspirer de plusieurs corps de doctrine, mais d'aucune façon leur parti politique ne sera pourvoyeur de ressources ou d'éléments d'organisation dans le processus de campagne électorale. Les dépenses électorales seront fixées et assumées par l'état. Je veux la fin des partis politiques dans leur forme traditionnelle. Si ces partis politiques acceptent de muter, et je le souhaite, ils deviendront des laboratoires de développement d'idées sur l'organisation de la société; sinon qu'ils nous libèrent. Une fois élus, ces représentants - "politiciens généraux" - s'engageront à représenter l'ensemble des intérêts manifestés dans leur territoire d'appartenance. M'est avis que ces politiciens se feront connaître grâce à un historique d'implication dans leur communauté. Cela permettra aux concitoyens d'apprécier la sagesse acquise par ces personnes. Je souhaite, parallèlement, que des facultés universitaires spécifiques soient créées en vue de qualifier des "politiciens généraux" de plus en plus compétents et que l'État assume les frais de scolarité. Leur sagesse se doublera peu à peu de compétences formelles. Être un "politicien général" ne devrait pas être une carrière spontanée de parvenu en mal de visibilité. L'importance de la fonction requiert une préparation sérieuse et de longue haleine et une démocratie éduquée devrait préférer les préparés aux spontanés.


L'Assemblée nationale sera composée de 55% de politiciens généraux et de 45% de représentants sectoriels, chacun des cinq secteurs ayant droit à un poids relatif de 9% de l'ensemble des représentants.


Les citoyens seront obligés de voter au palier territorial et seront encouragés à s'investir dans les groupements et associations qui les intéressent afin de faire prévaloir leurs idées, projets, besoins et intérêts lors des États généraux de leur secteur.


Mon souhait: fin des partis politiques actuels qui font en sorte que les élus sont davantage redevables à leur parti qu'aux citoyens et leur laissent à penser qu'ils sont propriétaires de l'État quand vient leur tour de régner (!). Mon souhait: fin des caisses électorales qui tricotent les lois ou qui sont littéralement cachées et remplacement par une subvention équitable à chaque candidat. Mon souhait: fin des lobbys et remplacement par une représentation officielle et visible de tous les intérêts avec pouvoir d'influence congru pour chacun. Vive les états généraux! Mon souhait: participation active de tous les citoyens dans le devenir de leur société et communauté.


Le premier ministre sera choisi parmi l'ensemble des représentants élus et son pouvoir en sera un de service pour aider l'instance à prendre des décisions éclairées et pertinentes.


Je souhaite, enfin que ce modèle où sont élus, en plus des représentants territoriaux, des représentants d'états généraux soit utilisé pour tous les autres paliers de gouvernement : municipal et scolaire.

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1 commentaires:

À 18 novembre 2009 14:45 , Blogger Vini a dit...
D'un intérêt certain pour tous! Bravo! Que le message passe!
 

samedi 25 septembre 2010 VERS UNE VRAIE VIE POLITIQUE

Les Québécois sont gens merveilleux et sages. Ils fabriqueront un jour des journalistes et des politiciens de grande classe. Pour l'heure, ils y travaillent par une stratégie magnanime et conçue pour le long terme: le laisser-faire, le désintérêt apparent.

Et, ils maintiennent leur stratégie malgré les sermons divers qu'on leur adresse. Voyons voir quelques-uns de ces discours à leur intention.

Selon plusieurs intellectuels et journalistes, mes concitoyens seraient « cyniques » à l'égard de la politique. Et on entend par là non pas le sens convenu dans les dictionnaires usuels, mais une attitude répréhensible et fataliste, celle qui consiste à dire: « y a rien à faire », « on ne peut rien y changer », « c'est sale et c'est comme ça ».

Et pourtant, telle n'est pas la pensée qui nous anime. Je crois plutôt que mes concitoyens sont lucides et qu'ils ne veulent pas mettre la main à quelque chose qui s'effondre. Ils se protègent sainement et attendent leur heure ou encore que le bon sens vienne à prédominer après le séisme de cette démocratie d'apparat. Entre temps, il est vrai, la vie politique s'effondre de plus en plus et s'écroule sur elle-même. Et nous pensons, savez-vous, que ce séisme pourrait nous débarrasser de tant d'aberrations! J'y reviendrai sous peu, quelque peu.
Mais alors, n'y aurait-il pas une application plus juste du terme de « cynique »? Que diriez-vous si on l'utilisait pour les politiciens qui ont asservi nos institutions communes aux fins de leurs petits amis et de leur gloriole personnelle. Voici le dictionnaire à mon appui:
CYNIQUE, adjectif. Sens 1 : Relatif à une école de philosophes grecs qui rejetaient les conventions sociales et cherchaient un retour à la nature [Histoire]. Sens 2 : Qui ignore délibérément les convenances, qui a des opinions contraires à la morale.

Or ce sont bien les politiciens qui ignorent délibérément les convenances et la morale et non mes concitoyens. Par exemple, mes concitoyens conviennent que le gouvernement est une institution qui devrait servir le bien commun alors que les politiciens actuels servent leurs petits amis, les contributeurs à la caisse du parti; ou, encore,nous croyons qu'un premier ministre doit se consacrer au service de son peuple, alors que celui-ci « sert deux maîtres à la fois » sans qu'il daigne nous l'avouer de lui-même (75, 000$ de salaire versé en catimini par une entreprise privée, partisane, ''lobbyiste'' et 150 000$ provenant de nos taxes communes); ou encore nous voulons avoir un gouvernement commun pour une société organique et supportante pour chacun alors que les journalistes utilisent, après une élection, des termes insensés, quoique fondés de « gouvernement libéral » ; ou encore nous pensons que l'Assemblée nationale est le lieu pour légiférer pour toute notre société (nous sommes habitués dans notre travail et dans nos familles à faire équipe parce que nous avons des buts communs et des projets qui nous rapprochent), mais la pratique politicienne en a fait le lieu d'une guéguerre de cow-boys où les uns prétendant être « bons » traitent les autres de « méchants » et que ces « autres » prétendant être « bons » disent des « uns » qu'ils sont les « méchants ». Les politiciens ne savent pas que nous préférons la tévé pour goûter de tels spectacles ( et ils sont bien meilleurs ces films romancés!) qui nous rappellent notre enfance sans souci; etc., etc., etc..

M'est avis que ce sont les politiciens qui sont « cyniques » et je souhaiterais que les journalistes de tout acabit cessent d'utiliser ce terme à mauvais escient. L'attribuer aux bonnes personnes et bonnes situations aiderait à y voir plus clair. Ici manifestement, on doit comprendre ce que la psychologie nous apporte: il s'agit d'une projection. Ou, plus simplement, comme nous le savons par notre sagesse populaire : « celui qui le dit, est celui qui l'est! ».

Un autre discours est fait sous la forme d'un sermon que répètent de bonnes âmes peinées par la situation qui prévaut. On nous enjoint alors d'aller voter, d'utiliser notre pouvoir citoyen, de participer à la vie publique. De tels discours doivent faire du bien à ceux qui les font. Cela leur donnerait bonne conscience que je n'en serais pas surpris. Mais...

Je crois que mes concitoyens québécois réagissent avec leur « bon sens » en s'abstenant de participer aux votations et qu'ils s'abstiendront davantage dans l'avenir prochain. C'est la même sagesse traditionnelle qui nous faisait s'opposer à la conscription parce que la cause de la guerre n'était pas pour nous une bonne cause. Élire des représentants qui ont les comportements qu'ils ont est une farce déplorable et n'y pas participer c'est se garder d'une pollution évitable. Ne pas voter accélère le processus de désintégration en place. Pour ceux qui aiment la lecture enivrante, trouvez dans votre bibliothèque de quartier et lisez le roman de José Saramago, LA LUCIDITÉ qui décrit une situation d'avenir – les citoyens de toute une ville se sont largement abstenus de voter et ont enrayé la « démocratie ». Wow! Quel visionnaire! Et lucide, ma foi. Vous serez soit confortés dans votre intelligence non-participative ou, éclairés dans une nouvelle perception.

Un autre discours fréquemment entendu consiste à proposer des réformes. Réforme des règles de nomination des juges (cela s'en vient); réforme du mode de scrutin qui deviendrait plus proportionnel; réforme de la « période de questions » ou du rôle des dépités d'arrière-bans à l'Assemblée nationale; réforme du financement des partis politiques; réforme de la carte électorale; réforme...réforme...

Nos concitoyens savent que réforme est maquillage, chirurgie esthétique, traitement par « photo shop ». Ils attendent plus que des réformes ou autre chose qu'une réforme. Ils savent par leur sagesse populaire que « les règles, c'est fait pour être contourné!». (Leur premier ministre les contourne, tout le monde le fait, fais-le donc.... Non!) Ils en ont assez. Ils veulent des changements dans les façons de faire, de penser, d'agir. Un vrai changement de paradigme du type : « yes, we can! » mais qui prendrait vraiment racine dans la réalité. Un paradigme qui met au rancart les politiciens actuels de ruelles, la partisanerie qui salit périodiquement leurs poteaux de téléphone et les magouilleurs de Wall Street ou de la construction ou...et qui nous propose quelque chose de droit, de transparent, de complexe, de vrai...

Pour ma part, le quotidien des nouvelles m'amène depuis plusieurs mois à penser que nous serions mieux dans notre vie citoyenne sans la présence des partis politiques. Tiens, je les convertirais en lieux de développement d'idées sur l'organisation de la vie sociale. Après tout, ils nous ont fait croire qu'ils étaient capables de créer des programmes de développement de la société. (Programmes qu'ils ne réalisent surtout pas lorsqu'ils sont au pouvoir et qu'ils pourraient maintenant proposer à notre considération dans une période plus calme.) Il est temps qu'ils livrent la marchandise. Mais je ne leur permettrais plus de toucher à de l'argent ou de financer quiconque veut présenter sa candidature ou de participer à une élection. Je les placerais en amont des périodes électorales pour enrichir notre perception des problématiques sociales et nous proposer des solutions. Finies leurs guéguerressss! Et les citoyens politisés à nouveau pourraient s'inspirer de cette nouvelle intelligence de ces chercheurs de solutions!

Plus de partis politiques traditionnels et nous serons alors libérés des catégories simplistes et primitives qu'utilisent encore nombre de journalistes: « droite » et « gauche », «  rouge» ou «  bleu » ou «  vert »; nous serons libérés de la menace de ces groupes qui, une fois élus parce qu'ils ont plus d'argent que leurs adversaires, asservissent l'État (à tour de rôle, en fait) et sa gouvernance à leurs propres fins ; nous serons peu à peu libérés de la corruption au bénéfice des petits amis; nous serons libérés du spectacle désolant d'une Assemblée nationale dont les membres travaillent les uns contre les autres sans se soucier de nous. Ces représentants travailleront ensemble parce qu'il vaut mieux s'associer pour progresser sur des questions complexes (et la complexité caractérise la vie et la vie en société). Nous pourrons alors croire que nous construisons ensemble. Et le mot « politique » pourrait sortir de l'ornière boueuse dans laquelle il se trouve et retrouver sa noblesse : celle de l'intérêt de la vie commune dans la cité.

Ah! j'allais oublier : que ferons-nous des lobbys qui magouillent en coulisse pour infléchir la gouverne droite que nous attendons de la part de nos élus? Alors là, j'ai une belle proposition. Ayant aboli les partis politiques dans leur forme actuelle, j'abolirais également les lobbys dans leur forme coulissière actuelle. Je propose qu'une proportion significative des sièges de l'Assemblée nationale soit occupée par des personnes désignées par les divers groupes d'intérêt qui composent notre société. Finie la vie de coulisses, finies les pressions sur nos propres élus au Michelangelo et autres lieux de gourmandises. Que chacun de ces groupes parle et dise publiquement ses désirs, attentes ou projets; et que l'ensemble de nos élus et autres représentants de nos intérêts votent des lois au mieux-être de tous; et que la gouverne de l'État s'y conforme.  Ils seront au vu et au su de tous et devront se contenter de l'importance relative de leur propos respectif. Et nous nous en porterons mieux.

Oui, ce sera mieux pour le développement de la cité. Et vive la vraie politique! Notre « bon sens» prévaudra.



lundi 11 janvier 2010 - MEILLEURS VOEUX POUR 2010

2010, viens!

C'est ma planète de souffrances épaisses dans sa lave
Des souffrances imposées par d'humains soldats
à la solde d'humains au pouvoir assassin
Mercenaires devant, roi derrière
ils tournent en rond courant leur queue
de pauvre fantôme d'eux-mêmes.

Sans égard, ils rendent hagards et béants, les yeux de mes ''autrui''

Oh! ma planète fracassée de saintes bombes ceintes à l'abdomen.
Tu tisses en chaîne et en trame
les fils lambeaux sur les fils lambeaux
dans l'acreté des fumées qui ensevelissent.
Inlassablement, an sur an qui s'empile
Oh!

Aux jours où tu m'écrases de ton ombre
Aux jours où m'envahissent tes boues
Aux jours où je cherche l'issue
Je te porte en compassion dans mon coeur de lys rouge
en compassion de mon coeur


Car je sais aussi...je me souviens aussi
aux jours de grâce où...


J'ai l'âme qui regorge sous mes yeux éblouis d'aurores
dans le creux attentif de mes oreilles de peau d'ange
Dans mon nez aux cils écarquillés de parfums
sous mes doigts de velours en vigile
dans ma sculpture de chair en équilibre constant
En union d'âme avec le génie de l'humaine aventure
en union d'âme et de chair au quotidien de ma compagne trouvée

J'ai l'âme qui regorge et s'en souvient

Belle planète de vibrations lumineuses et sonores
tu n'as de cesse d'être la joie du vivant
danseuse sans fin, ne sachant que la danse
n'a de cesse, n'a de cesse.
Je danse avec toi oh! Amour de la Vie!

O ma planète humaine
Je te porte en compassion dans mon coeur de lys rouge
en compassion de mon coeur!

Frères et soeurs de ma planète, je vous aime tout crus
et nus de vos dieux à votre image, de vos religions ventre à terre,
de vos familles asservissantes,
de vos races de couleurs reniées, de vos sexes brandis à l'encontre
de vos petits pouvoirs, de vos gouvernes laveuses de liberté,
de vos choix hasardeux à la petite semaine
de vos façons innées et acquises malgré et contre Soi

pour la seule raison
que vous êtes vivants de la Vie

Et sans autre façon que la mienne
je vous souhaite
une nouvelle année qui vous fasse goûter le nectar du oui à la Joie, à la Paix, à l'Amour

Je le sais: ce sont de dieux vivants qui survivent éternellement en nous
quand on les reçoit et qu'on les donne en partage

Jean Des Lierres

29 décembre 2009

dimanche 9 août 2009 CRISE ÉCONOMIQUE- UN FAUX MOT

Il n’y a pas de « crise économique ». Il n’y a jamais eu de « crise économique ». Ce ne sont que des mots. Ces termes ont été inventés par le marketing des « avides » pour nous faire endurer les jours d’appauvrissement et de souffrances que nous traversons, nous les moyens et petits et les pas du tout. C’est le seul motif. Regardons les faits récents.

La Bourse de ces messieurs, la grosse Bourse, celle avec une majuscule sur le bout, avait surchauffé par des « produits dérivés », des « bulles immobilières » et autres complexités incompréhensibles pour le commun que nous sommes. (Disons-le, tous ces mécanismes boursiers permettent l’enrichissement des « avides » qui achètent de la « terre » réelle avec des argents empruntés –celle que les consommateurs vont rembourser - pour la transformer en « vent » qu’ils vendent à gros prix aux plus nigauds qu’eux mais aussi « avides ».).
Vint un moment où il n’y avait plus d’argent à prêter. Même aux possesseurs de gros argents, ni aux petits pour leur consommation, celle qui fait engraisser les gros. La presse, manipulée par tous les relais du gros capital et d’un accord pratiquement unanime ( à quelques exceptions près) s’est mise à commenter : c’était la « crise », plus importante que jamais, plus grosse que celle de 29 dont les photos sépias et craquelées étaient rééditées pour faire comprendre la dimension actuelle de cette « crise économique », ce « crash », cette situation incomparable en profondeur, extension et gravité, le plus gros tsunami économiques de tous les temps humains, la rencontre de la planète économique avec un astéroïde dévastateur plus que géant, etc.. L’État était cuit s’il n’intervenait pas et nous tous en prime. L’État protecteur du citoyen consommateur (et des grosses pointures en Bourse) devait faire aller sa planche à billets, imprimer de l’argent, s’endetter pour les générations à venir à défaut de quoi, danger extrême, il allait être emporté lui-même par la débâcle évidente de la « crisse économique ». Ce fut fait. L’État obtempéra. Certains états ayant frôlé la faillite, tous les autres ont suivi s’allongeant de prêts…et de dettes comme jamais l’humanité commune n’avait eu à en supporter. Malgré tout et pour bien montré qu’on avait à faire avec un grave problème de « crisse économique », la Bourse a hésité avant de reprendre sa confiance. Quelques temps. Pourquoi?

Simplement, fallait un délai raisonnable pour permettre aux grosses bourses de vérifier si toutes les pommes dorées du jardin de l’État étaient tombées dans leur assiette. Et comme l’État n’a plus d’Hespérides, toutes les pommes dorées et désirées étant tombées, la Bourse de ces messieurs a repris confiance…en la possibilité pour les « avides » de nourrir leur appétit sans fin, sans fin, sans fin.

Vous ne m’en croyez pas? Vous me dites que je paye un tribut à la psychologie du « complot partout »! Ce n’est pas possible que toute cette « crisse » ait été orchestrée pour emplir les poches des « avides » en vidant les poches de l’État? Et pourtant.

Voyez ce que la presse est obligée de dire : « Le Procurer général de New-York, Andrew Cuomo le confirme dans un rapport récent : pas moins de 5 000 employés de grandes banques américaines continuent de recevoir des bonis d’un million et plus, sans égard à la performance de ces sociétés. »… « Ainsi, Goldman Sachs a versé à 953 de ses banquiers et courtiers plus de 1 million chacun l’an dernier, 212 d’entre eux ayant reçu plus de 3 millions. AU total, cette banque a payé 4,8 milliards en bonis pour 2008, soit plus de deux fois ses profits (2,3 milliards)….Citigroup, elle, a versé…Une autre banque, JP Morgan Chase…a versé…Ces bonis atteignent 8,29 milliards, alors que cette banque n’a fait que 5,6 milliards de profit. » ( tiré de : La fête continue dans la finance aux Etats-Unis, Jean-Claude Leclerc, le Devoir, 3 août 2009.)

Et ce qui fait maintenant les titres les plus récents de la section économique de mon journal préféré, ce sont les profits des uns et des autres, toutes entreprises à gros capital…comme si les eaux s’étaient refermées sur les souffrances sans nom créée par ces « avides » sans fin, ces créateurs du terme de « crisse économique » qui nous font avaler les conséquences de leur avidité…jusqu’à l’appauvrissement des états que nous nourrissons de nos sueurs et de nos espoirs.

Et nous paierons encore longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu… Entre temps, la souffrance a empiré sans bon sens.

N’est-il pas temps d’opposer un non plus ferme, plus réglementé, plus concerté, plus unanime aux « avides » de tout acabit?



vendredi 19 juin 2009 FORMATION DES POLITICIENS

Je réponds « présent » à l’article d’Élaine Hémond du 19 juin 2009 titré S.O.S.-Démocratie. Le Devoir en rajoute d’ailleurs sous la plume de la chroniqueure Lise Payette qui tient, dans la colonne voisine, un propos analogue à celui de sa consoeur. Toutes deux - avisées tant qu’à moi - font valoir les risques du désintérêt aux élections et suggèrent des mises en garde et des pistes d’amélioration fort intéressantes.

J’ajoute ma contribution.

Intéressé au domaine de l’éducation, il m’a toujours semblé étrange qu’aucun pré requis de formation ne soit demandé aux candidats aux diverses instances démocratiques. Pour devenir un politicien, il suffit d’être un citoyen. Wow! Peut-être trouverait-on, sous une loi ancienne, un article de loi exigeant du futur commissaire d’école qu’il sache lire et écrire, mais l’article est disparu depuis belle lurette. C’est un cas rare. L’évoquer ici pourrait même sembler un anachronisme! Cette absence d’exigences préalables aux responsabilités politiques semble liée à notre concept frileux de démocratie qui se veut inclusif, inclusif, inclusif. Chaque citoyenne et citoyen peut exercer les fonctions de décision et de responsabilité à quelque instance que ce soit s’il ou elle trouve une foule suffisante pour cocher l’espace prévu à côté de son nom. Voilà où nous en sommes pour le moment. Mais encore…

N’est-il pas surprenant qu’aucune faculté universitaire ou autre école nationale vouée essentiellement à l’exercice du pouvoir politique dans notre démocratie ne se soit développée à l’intention des futurs candidats à une élection voire à l’intention des élus fraîchement sortis du four électoral. Pourrait-on concevoir dans notre vie sociale quelque champ de pratique complexe sans l’apport spécialisé et spécifique que dispensent ces hauts lieux de savoirs que sont les universités? La médecine, le génie, le droit, l’économie, l’administration, l’enseignement, etc pourraient-ils s’apprendre sur le tas par ceux qui manifesteraient leur désir d’être reconnus au titre de médecin, ingénieur, enseignant, etc.? Manifestement, nous voulons des gens « patentés » et formés pour exercer ces fonctions complexes dont notre sécurité, notre développement et celui de nos enfants dépendent. Et l’État a compris cela en posant des balises pour assurer de vraies compétences à notre service. Merci beaucoup.

Mais, les politiciens, eux? Ils n’ont pas d’école. Il n’y a pas de faculté universitaire qui se consacre en exclusivité à la compréhension de la gestion de la vie sociale et politique, à la formation de celles et ceux qui veulent exercer des fonctions de décision dans les instances démocratiques? Wow!

Et on s’alarme du fait que les gens décrochent de la vie politique! Est-elle crédible?

Je repense à un article de Jacques Leclerc du 6 avril dernier dont le beau titre évocateur m’avait fort allumé : « Le management sur la sellette - Où les leaders déchus ont-ils pris leur diplôme? » Jacques Leclerc citait notamment les propos d’un de mes héros –Henri Mintzberg- qui met en cause la qualité de la formation des managers et la rend responsable de la crise économique actuelle. Absence de vraie formation à gérer entraîne des conséquences y lisait-on. La cupidité des managers emporte le magot et l’ensemble du système à la dérive. Cela s’appelle une crise, une crise grave.

Et les politiciens, eux? Ne sont-ils pas ultimement responsables de ce qui se passe dans la vie de la société? Et leur formation, elle? Où est-elle?


lundi 15 juin 2009 Au Cardinal Turcotte

lundi 15 juin 2009

Cardinal Jean-Claude Turcotte
Archevèque de Montréal
Monsieur Votre Éminence,


Il faut que l'on vous dise
Notre décision est prise
Nous allons déserter
En respect de notre liberté
Nous vous remettons sans retour
Nos baptistères des premiers jours
Contre notre péché originel
Enlevé de force, sans notre gré
Par votre doctrine obligée
Nous aimons trop la vie éternelle
Pour nous handicaper la temporelle
Et vive la Volonté de Dieu
À qui, mieux, mieux!
À qui mieux, mieux !


Vous utilisez tambours et trompettes médiatiques pour nous faire savoir qu'après votre examen de conscience estival sur la médaille promise au Docteur Morgentaler par l'Ordre du Canada, vous concluez de rendre la vôtre, celle que vous détenez librement depuis 1996. Et vive la liberté!
Nous en sommes.
Vous êtes probablement un habile politicien qui avez su, jusqu'ici et maintenant encore, mêler du public et du privé, obtenant pour vos titres religieux émérites des médailles civiles de haut niveau. Aujourd'hui, en pleine campagne électorale fédérale, vous faites valoir, à la une des journaux, votre position et tentez de remettre en cause un acquis en notre pays : celui des femmes de disposer de leur propre corps et de stopper leur grossesse. Manifestement, la séparation de l'Église et de l'État n'est pas une évidence pour vous et vous ne rendez pas complètement à César ce qui lui appartient en respect des paroles du Nazaréen qui vous sert d’alibi et que vous prétendez connaître. Votre principauté d’Église, Éminence, sous toutes apparences que vous présentez, semble se rebuter à cette perte de pouvoir. Vous remontez sur votre destrier et faites de l’espace public une chaire « urbi et orbi ».
Votre doctrine toutefois n'est pas surprenante si l'on considère la longue histoire machiste de votre institution qui, à l'encontre des positions de Jésus, a fait subir aux femmes un asservissement des plus souffrants et que vous partagez avec nombre de religions du même acabit. Le bûcher moyenâgeux qui les brûlait pour sorcellerie avec la bénédiction papale, fait partie de cette histoire que d’aucuns dont nous sommes ne trouvent pas très glorieuse. Pourtant, nous constatons comme tant de nos concitoyennes et concitoyens que, petit à petit, votre institution a fait des efforts pour sortir du déni et de l'exclusion qui habillaient sa pureté prétentieuse. L’abus sexuel, la pédophilie d’un certain nombre de vos religieux et éducateurs, le racisme à l'égard des juifs déicides, l'exclusion de communion et la condamnation jusqu’à l’organisation de croisades guerrières contre ceux qui ne partageaient pas vos dogmes ont été peu à peu dénoncés et largement abandonnés. L’excommunication semble moins fréquente chez vous qu’aux temps de jadis. Mais le machisme semble-t-il est plus difficile à abandonner! La femme est encore source de péchés pour vous et ceux de votre doctrine à moins qu'elle ne soit vierge et mère de Dieu, ce qui est extrêmement rare voire inexistant «stricto sensu»!
Vous justifiez votre position par ces mots recueillis dans le Devoir de ce matin: "Nous ne sommes pas les maîtres de la vie humaine, c'est ma foi. Cette vie est entre les mains de Dieu." Nous ne partageons pas votre croyance car, ce disant, votre institution s’arroge le pouvoir de la gérer au passage. Une forme de « taxage » inadmissible pour nos consciences respectives! Notre croyance est plutôt que Dieu nous a donné le libre arbitre. Il nous l'a donné totalement sans vous consulter et sans nous obliger à le faire. La vie appartient aux humaines et aux humains par la Volonté même de Dieu qui nous a faits à Son image et à Sa ressemblance. C'est-à-dire pas asservis à d'autres et surtout pas à ceux qui s'en prennent à leur conscience. Dieu nous a faits libres, croyons-nous. Et c'est aux humaines et aux humains de décider de leur vie. C'est un progrès important de la société, voire de l'humanité, lorsqu’on reconnaît pleinement aux femmes leur droit et le pouvoir de décider si elles veulent ou pas mener à terme une grossesse qui se passe en elles, savez-vous!
Nous vous rendons donc notre baptistère que vous trouverez ci-joint et attendrons, en retour, que vous nous rendiez notre péché originel commun lequel nous fut enlevé sans notre consentement. Probablement que cela est bien différent de l’Ordre du Canada qui vous a été conféré à votre aise et que vous avez conservé durant une douzaine d’années. Nous aurons alors davantage le sentiment de retrouver tout notre état naturel. Tel que Dieu nous a créés.
Nous vous savons gré, monsieur Votre Éminence, de prendre acte de notre décision et de notre demande
France et Jean Des Lierres
jdeslierres@videotron.ca
P.J. Baptistère de France ; baptistère de Jean
C.c. aux divers journaux, revues et associations de défense des droits humains au Québec et ailleurs dans le vaste monde