L'INTIMIDATION EN MILIEU SCOLAIRE- RÉACTION À LA POSITION DE LA SOCIÉTÉ DE CRIMINOLOGIE

L'INTIMIDATION EN MILIEU SCOLAIRE- RÉACTION À LA POSITION DE LA SOCIÉTÉ DE CRIMINOLOGIE

Je suis ahuri par cet article de la Société de criminologie du Québec qui porte en titre : POUR ÉVITER DE TRANSFORMER LES ÉLÈVES EN CIBLES.  La trousse BRISE LE SILENCE qu'elle a préparée et qui s'adresse aux victimes et aux témoins m'apparaît irrecevable. C'est comme si l'on demandait à un quadraplégique de marcher ou à un mafioso de parler. J'aime à imaginer que la criminologie comprend que l'intimidé est l'enfant réduit au silence et que sa parole est plutôt rarissime. Sans quoi, il ne serait pas « intimidé ». J'ajoute : on a vu dans le passé des publicités dans les journaux pour inciter les analphabètes à s'inscrire à des cours d'alphabétisation; on a vu aussi  dans le passé des publicités pour inciter les enfants victimes d'inceste ou d'abus sexuel à dénoncer leur agresseur. Dans ces deux cas, il est apparu évident que les victimes sont davantage marginalisées, voire culpabilisées par ces actions mal ciblées. Je place l'article actuel publié dans le devoir du 10 décembre et la trousse BRISE LE SILENCE de la Société de Criminologie du Québec dans le même lot. Ils transforment davantage les élèves fragiles en cibles malgré sont titre « pieux ».

Je suis aussi ahuri car en aucun endroit cet article n'évoque le mot crime pour parler d'intimidation. Si la criminologie ne le fait pas, qui le fera? Les enfants doivent apprendre absolument que dans la société adulte - celle démocratique et dite de droit dans laquelle ils vivent comme enfants et vivront comme adultes - la menace à l'intégrité physique ou psychologique est considérée comme le pire crime qui soit, un crime contre la personne. On doit faire comprendre aux enfants et adolescents qu'il n'y aurait pas de société sans que la sécurité des citoyens soit assurée. C'est une notion fondamentale. La Société de criminologie, si elle veut s'impliquer adéquatement  doit faire la  promotion d'une école qui s'inscrit  dans une société démocratique, une société de droit!

Je suis ahuri car c'est une intervention pour demander que soit ajouté des ressources professionnelles, comme des criminologues, dans les écoles et que, pratiquement, il n'y a aucune interpellation des adultes de l'école avant la dixième ligne de la fin de l'article. Ahurissant! Les premiers qui dans l'école doivent briser le silence, ce sont les adultes qui y sont. S'il y en a parmi eux qui n'ont pas vu que, dans l'école, la violence et l'intimidation a cours, ils doivent être considérés comme des complices aveugles. S'il y en a d'autres qui ont vu et ne sont pas intervenus pour assurer la sécurité des intimidés, ils doivent se considérer comme des complices de la violence et modifier drastiquement leurs attitudes. L'école est un lieu de violence brute, je veux dire que la violence est à son état naturel au départ, car les enfants ne sont pas encore complètement civilisés quand ils y viennent.  Ils y viennent justement pour apprendre la culture civilisée de notre société. L'école est le lieu où les enfants rencontrent des adultes et sont accompagnés par ceux-ci pour devenir eux-mêmes des adultes civilisés. Tout plan ou programme scolaire visant la diminution de l'intimidation et de la violence passe en premier lieu par les adultes qui y sont. Ils doivent porter le message de la société démocratique et de la société de droit.

Je suis ahuri car il n'y a aucun geste éducatif de proposer dans cet article qui se veut une suite quelque peu pompeuse de conseils pour l'école. Pour celles et ceux qui réfléchissent un peu plus loin en termes criminologique de « justice réparatrice » ou d'éducation tout simplement, je me permets de rappeler que l'éducation dans ce domaine de l'intimidation passe par la "réparation" des gestes de violence posées par les enfants ou adolescents.  L'offenseur doit être appelé à réparer le geste d'intimidation qu'il a posé tant auprès de sa victime qu'auprès de l'ensemble du groupe, particulièrement le groupe qui en a été témoin. Ici, on doit comprendre et faire comprendre aux enfants et aux adolescents qu'un geste de violence blesse la victime et toute la communauté, car les liens de confiance nécessaires pour vivre ensemble ont été rompus. Ces liens doivent être restaurés et cette voie de réparation est d'autant plus évidente qu'il s'agit d'une école, un  lieu fait pour l'apprentissage.  La proposition que fait la Société de criminologie d'inciter les témoins de violence à marginaliser l'agresseur pour l'empêcher de récidiver est d'une grande pauvreté. Comme je trouve d'une grande pauvreté celles et ceux qui souhaitent qu'on n'oublie pas de traiter les agresseurs. Pour ma part, je demande simplement et prioritairement qu'on fasse de l'éducation avant de passer à la thérapie. Et éducation veut dire ici « réparation » d'erreurs, comme si souvent d'ailleurs. Et, à bien y penser, la plupart du temps en éducation.

Enfin, la prévention du taxage et de l'intimidation proposée par l'article de la Société de criminologie est une proposition qui sème la confusion. On utilise ce terme  populaire de prévention, en médecine ou en gestion sociale, mais il est particulièrement inadéquat pour parler de la violence qui a cours dans l'école. L'école est un milieu naturellement violent conçu pour civiliser les enfants. Cela ne se prévient pas. Les errements qui se manifestent dans l'école sont des opportunités d'éducation. Les enseignants doivent assumer cette responsabilité éducative au premier chef. 

Je suis déçu de cet article de  la Société de criminologie et j'ai la conviction qu'il ne reflète pas l'opinion de la majorité des professionnels qu'elle regroupe.

Jean Des Lierres
le 9 décembre 2011

MARJORIE EST DÉCÉDÉE. PAR SUICIDE

Marjorie est décédée. Par suicide. Par manque d'espace pour vivre, l'intimidation dans l'école lui ayant enlevé son droit de « cité ».
L'école est en troisième place des milieux les plus violents de la société. Il y a la prison, la mafia puis vient l'école. Et l'école ressemble aux deux premières à bien des égards.
Dans la prison, il y a une loi, celle des autorités pénitentiaires qui est explicite, puis une seconde, à ras de confrérie, qui rassemble sous son égide tous les prisonniers. La seconde loi, celle des gardés, s'oppose à la première par principe, par état de situation et réussit assez souvent à gagner du prestige aux dépens de la première. Les gardiens de prison sont pris entre deux feux et leur survie leur vient de leur capacité de négocier avec deux visages, l'un pour l'administration, l'autre pour les leaders des prisonniers. Ils y réussissent, mais pas toujours. Ils sont la viande dans la sandwich.
Ainsi dans l'école. Il y a une loi, celle imposée par un certain nombre d'adultes et il y a celle des élèves, les gardés. La seconde, au fur et à mesure de la montée des hormones dans ces petiots grandissants, gagne en effervescence sur la première et s'établit dans le lieu dit. Tous les arguments sont utilisés par les élèves : résistance passive, bousculade, gossage quotidien, mots qui tuent l'enseignant ou le directeur, appel à la protection des parents, mépris public de l'adulte en autorité, mouvement collectif, agression des pairs, dérive menaçante par Facebook, taxage des confrères ou consoeurs sans armure, tentative de mise à feu d'une fille pour une histoire de pizza avant hier, etc. Une jungle non-civile dont les gardiens se disent assez souvent éberlués. Une jungle où les caids définissent souvent la loi.
Dans la mafia, voici une communauté qui a ses propres lois dont la suprême, «l' omerta », enveloppe toutes les autres et qui soude les membres du troupeau beaucoup mieux que le sang ne le ferait en y mêlant l'honneur et la crainte de la mort. C'est un groupe étanche dont on devient membre par des rituels de patte blanche pour les parrains tout-puissants et, sous commande explicite, de patte noire à l'égard des autres de la « cité » ou de troupeaux adverses. La caractéristique qui nous intéresse ici est celle qui fait que ces lois des mafias et les sanctions de justice qui y règnent appartiennent en propre à ces communautés. Autorité législative et pouvoir judiciaire sont amalgamés et sans rapport avec ceux de la « cité », l'initiation visant précisément le rejet de cette « cité ». Un vase clos.
Ainsi va l'école à certains égards. Les lois et le système de justice sont propres à l'école, amalgamés dans les mains d'une autorité, celle du corps enseignant et du dirigeant-e - et n'ont pratiquement pas de rapports avec ceux de la « cité ». Un vase clos.
Dans un autrefois qui trahit mon âge, les lois de l'école étaient établies en liens avec ceux de la société de privilèges et de droit dans laquelle j'étais destiné à vivre ma vie adulte. Certes, l'autorité était concentrée, super concentrée pourrions-nous dire puisqu'elle régnait en tous lieux de la « cité » et que la solidarité parents-école était sans faille, sans fausse note, unanime et ferme. L'enseignante régnait, la directrice était supérieure. Pas de mépris apparent, pas de tutoiement! Une unanimité régnait sur les enfants de l'école qui y grandissait aussi avec des hormones semblables probablement à celles d'aujourd'hui. Soumis.
Et cela n'a pas duré. Le bébé a été lessivé avec l'eau du bain. Et les fibres du tissu social se sont disjointes, détissés.
Aujourd'hui, je veux dire aussi hier soir, dans mon journal et à la tévé radio-canadienne, les politichiens comme ceux du PQ parlent d'enlever aux jeunes utilisateurs abusifs l'usage de leur compte Facebook; les psycho-éducateurs qui vivent au ras des pâquerets et pâquerettes parlent de leur ébahissement devant tant de violence physique, verbale, psychologique, relationnelle; les psy parlent des victimes à vie et des agresseurs comme des victimes aussi; les chercheurs parlent des hormones naturelles et des débordements à éduquer; les humoristes, gênés quelque peu de leur émotions, écrivent que les agresseurs sont des''losers''; les administrateurs questionnés parlent d'examiner soigneusement la situation et promettent de prendre des mesures appropriées; la ministre a des « semble que » à la bouche et se désole que les millions consacrés n'aient pas éradiqué les mauvaises herbes. Les citoyens, devant le fait de Marjorie et tant de paroles lancées à tout vent, sont interloqués mais pas encore assez retissés pour se mobiliser.
Pour ma part, j'étais estomaqué de n'entendre aucune référence au mot crime ou au mot droit chez tous ces 'jaseux'. Et on n'avait invité aucun juriste ou représentant de cette sorte aux groupe des commentateurs.
Une position simple, qu'on traitera de droite si l'on veut, est la mienne.
Je crois que la société de droit doit prévaloir en tous lieux de ma « cité ». Lorsqu'un crime est un crime dans ma société de droit, c'est aussi un crime dans la mafia, dans la prison ou dans l'école. Et dans ma société de droit, menacer l'intégrité physique ou la violer, menacer l'intégrité psychique personnelle ou la violer, menacer la réputation personnelle ou la violer constituent les crimes les plus graves et sont appelés tels : des crimes, des crimes contre les personnes. Et, dans l'intelligence traditionnelle de ma « cité », ces menaces doivent être réprimées sans quoi la vie en société n'est pas possible. C'est assez simple et, par toutatis, merci!
Dans la famille et de toutes façons dans « mon école » si cela n'est pas dans la famille, les enfants sont éduqués en fonction de cette société de droit dans laquelle ils vivront leur vie adulte. « Dans mon école », on accorde la priorité, avant tout autre apprentissage ou élément de programme. à apprendre à vivre sereinement avec soi-même et avec les autres. On appelle, éventuellement, crime ce qui est un crime dans la société de droit. Certes, on explicite les motifs qui ont amené une société évoluée comme la nôtre (!) à nommer crimes les gestes qui nous empêcheraient de vivre ensemble en paix. Par l'éducation, les enfants sont amenés à intégrer les valeurs fondamentales de ma « cité ». Et si les critères de jugement du ministère de l'éducation ou de quelques politiciens sur la ''performance'' de « mon école » oublient cette dimension, je deviens résistant à tous crins quitte à être seul dans mon « village gaulois »!
Pour être plus explicite, le système législatif et judiciaire de la société de droit sont introduits assez tôt dans « mon école ». Dès la maternelle ou la pré-maternelle, les conflits interpersonnels sont toujours objets de partage en groupe et entre les individus en cause. Les liens rompus par les agressions sont traités en vue d'une réparation et du rétablissement de la confiance et du respect mutuel entre les membres et l'ensemble du groupe. Peu à peu, les enfants selon le développement de leurs hormones et autres facultés, sont appelés à reconstruire la société démocratique de droit et participent à l'élaboration des règles de vie commune qui s'en inspirent et à un système de justice qui fait une large place à la réparation des liens malmenés ou rompus entre un offenseur, sa victime et la communauté. Une véritable démocratie, fondée sur une société de droit s'installe peu à peu dans la vie des enfants grandissants et, en secondaire 5, elles et ils sont devenus pratiquement des adultes aptes à fonctionner dans la « cité ». L'autorité sur ces sujets, on le voit, est graduellement transmise et d'enfants qu'ils étaient, ces êtres assument de plus en plus leur fonction de « citoyennes-citoyens ». Autorité intégrée se nomme autonomie ici et j'appelle cela liberté. Dans « mon école », être pleinement citoyenne-citoyen est plus important qu'être consommateur averti ou travailleur compétent ou …
Vivement que la société de droit entre dans l'école!
Ceci dit pour contribuer au développement des enfants de ma race!

Jean Des Lierres
Terrebonne, ce 2 décembre 2011

samedi 14 novembre 2009 VERS UNE DÉMOCRATIE RENOUVELÉE


Pour l'heure, la démocratie semble en voie d'extinction. Les gens votent de moins en moins. Ne faut-il pas constater que la démocratie est détournée et que c'est pour ça qu'elle agonise? Voici une brochette de faits la concernant et quelques idées pour la renouveler.


C'est quoi la démocratie?

La démocratie est cette forme de gouvernement par nous tous et pour nous tous, au vu et au su de tous.


À l'heure actuelle au Québec, cette démocratie est malade de bien des façons. Le pire étant que l'influence sur les décisions se fait par des voies détournées et obscures sans égard pour cette démocratie qui n'en devient une que de nom. Quelques exemples:

a.- la police qui n'est policée par aucune instance démocratique comme semble le montrer l'affaire Villanueva. L'enquête montre que la police protège ses membres plutôt que le public et qu'elle a perdu le sens de sa mission de faire respecter les lois de cette démocratie;

b.- nos représentants élus des diverses instances donnent au plus fort la poche des contrats plus dispendieux qu'il ne devrait en obtenant en contrepartie des contributions personnelles cachées ou à leur caisse électorale;

c.- les divers partis politiques qui s'affrontent sur la scène ne le font pas à armes égales. Leurs ressources ne sont pas comparables. Leurs richesses les plus significatives leur viennent, non des frais d'adhésion de leurs membres, mais de leurs "amis" auxquels ils font faveur ou promettent faveur lorsqu'ils seront en poste et lieu de décision. Les spécialistes de collecte de fonds agissent par taxage et le parti recueille la recette en fermant les yeux sur la façon.

d.- les ingénieurs et autres professionnels qui ne s'inclinent pas devant la loi qui les contraint pourtant - par des dispositions sans dent, faut le dire aussi - de s'inscrire au registre des lobbyistes et qui sont, tous le savent, de grands pourvoyeurs des partis politiques;

e.- le bipartisme maintenu par les partis traditionnels par de multiples subterfuges de subventions électorales ou post-électorales. Ceux-ci alternent au pouvoir sans qu'on puisse faire prévaloir l'opinion différente et souvent essentielle ou significative de plusieurs citoyens. Un peu comme les entrepreneurs se font la courbette du "à toi le tour" dans les gros contrats publics;

f.- le monde de la culture québécoise qui devrait porter haut la liberté citoyenne et qui, rendue quêteuse, s'identifie comme étant une "force économique" afin de dire au public son importance. Comme s'il n'existait que cet argument dans une société démocratique;

g.- des médecins spécialistes ou généralistes formés à grands frais publics qui prennent en otage les citoyens afin d'obtenir des revenus hors proportions avec ce que gagnent la moyenne des ourses et des ours. L'ours a peur de mourir et, terrorisé, paie le gros prix. Dans ce même domaine, on voit les compagnies pharmaceutiques qui, par chantage, vendent au réseau public de santé des médicaments indispensables à des prix hors de prix et dont le citoyen fait les frais. Et on souhaite plus de privatisation des soins de santé!!!;

h.- des lois minières faites au profit d'intérêts privés lesquels peuvent déloger des villes avant mêne qu'on ait pu entendre l'opinion citoyenne; des lois et des règlements forestiers faits pour brader nos forêts aux intérêts privés; des déchets immenses qui compromettent la vie future produits par des entreprises qui peuvent faire faillite, le font au besoin et disparaissent sans égard;

i.- des primes gargantuesques versées aux cadres d'entreprises cotées en bourse et aidées par l'État (des revenus qui sont des centaines, voire des milliers de fois supérieurs au revenu citoyen moyen) et dont les actionnaires et consommateurs font les frais;

j.- un premier ministre qui semble travailler à temps plein pour l'État et l'ensemble des citoyens, alors qu'en fait, il reçoit une prime annuelle de la part d'un groupe privé – parti politique- qui l'a aidé à se faire élire;

k.- les entreprises qui, en coulisse et sans vergogne, font chanter l'État en menaçant d'aller s'installer ailleurs si elles n'obtiennent pas les subventions qu'elles demandent;

l.- les États et les divers gouvernements, en compétition les uns avec les autres, cherchant à plaire à ceux qui ont de l'argent, le pouvoir politique étant alors totalement asservi au pouvoir économique;

m.- un système de contribution aux besoins collectifs par l'impôt devenu si complexe que seuls les riches peuvent se payer un expert pour l'exploiter à fond; contourner l'impôt étant le sport national dans cette société individualiste et fort peu démocratique;

n.- les fraudeurs en cravate qui volent les petits épargnants sans que protection, justice et réparation ne leur soient faites par leur société;

o.- le marketing de l'image des politiciens et de leurs politiques ou de l'absence de leurs politiques qui façonne et domine l'opinion publique avec le concours des médias;

p.- le pouvoir démesuré des médias qui ne connaissent pas de contre-pouvoir de la part d'esprits libres ni d'instances libérées; etc., etc.

q. - plein. N'en jetez plus!


En conséquence, pourquoi se surprendre ou déchirer sa chemise lorsque l'abstention de voter devient la norme. Puisque le vote n'influence que peu les décisions qui seront prises, le simple citoyen, intelligent me semble-t-il, préfère le silence.


Tous ces exemples montrent une démocratie mourante détournée des citoyens. Des groupes d'intérêt influencent les décisions de l'État à leurs propres bénéfices de façon obscure et sans que, le citoyen puisse influencer les décisions qui le concerne et dont il paiera les frais. Ces influences se font par des moyens obscurs et en des lieux et des moments secrets. Ce n'est plus la démocratie!


Je veux une démocratie réformée.


Je veux que tout un chacun se voie représenter dans ses besoins et intérêts, au vu et au su de tous et que besoins et intérêts soient confrontés pour que la meilleure décision soit prise au bénéfice de tous. Je ne veux plus que des intérêts soient actifs dans les coulisses et sabordent la confiance que j'ai mise dans les élus. Je demande, en démocrate, que ces intérêts privés sortent des coulisses, qu'ils influencent ouvertement la société et s'expriment à l'Assemblée nationale. Par la voix de représentants qui leur sont propres, s'il vous plait!


Pour ce faire, je souhaite que l'Assemblée nationale soit constituée, en plus des représentants territoriaux habituels, d'un nouveau type de représentants. Cette nouvelle souche de représentants proviendra des États généraux qui se tiendront avant chaque élection traditionnelle. Ces états généraux seront tenus dans cinq grands secteurs d'activités: le culturel, le social, la santé, l'écologique et l'économique. Chaque secteur discutera des enjeux qu'il veut faire prévaloir pour le prochain mandat et désignera ses représentants. Ce sera la fin des lobbys. On n'aura plus besoin de cette loi et de son commissaire. Une fois désignés, on ne se surprendra pas que ces représentants fassent valoir les intérêts de leur secteur d'activités et ils seront respectés comme tels. On pourra les appeler des "politiciens sectoriels''. Leurs desiderata seront exposés au grand jour et confrontés avec l'ensemble des besoins et intérêts exprimés.


Puis, il y aura l'élection des représentants de souche traditionnelle qui proviennent du vote des citoyens dans leur territoire ou comté d'appartenance. On pourrait les appeler des "politiciens généraux" pour les distinguer. Mais, je les veux réformés. Ainsi, ils pourront appartenir à l'idéologie de leur choix ou n'appartenir à aucun parti de référence, voire s'inspirer de plusieurs corps de doctrine, mais d'aucune façon leur parti politique ne sera pourvoyeur de ressources ou d'éléments d'organisation dans le processus de campagne électorale. Les dépenses électorales seront fixées et assumées par l'état. Je veux la fin des partis politiques dans leur forme traditionnelle. Si ces partis politiques acceptent de muter, et je le souhaite, ils deviendront des laboratoires de développement d'idées sur l'organisation de la société; sinon qu'ils nous libèrent. Une fois élus, ces représentants - "politiciens généraux" - s'engageront à représenter l'ensemble des intérêts manifestés dans leur territoire d'appartenance. M'est avis que ces politiciens se feront connaître grâce à un historique d'implication dans leur communauté. Cela permettra aux concitoyens d'apprécier la sagesse acquise par ces personnes. Je souhaite, parallèlement, que des facultés universitaires spécifiques soient créées en vue de qualifier des "politiciens généraux" de plus en plus compétents et que l'État assume les frais de scolarité. Leur sagesse se doublera peu à peu de compétences formelles. Être un "politicien général" ne devrait pas être une carrière spontanée de parvenu en mal de visibilité. L'importance de la fonction requiert une préparation sérieuse et de longue haleine et une démocratie éduquée devrait préférer les préparés aux spontanés.


L'Assemblée nationale sera composée de 55% de politiciens généraux et de 45% de représentants sectoriels, chacun des cinq secteurs ayant droit à un poids relatif de 9% de l'ensemble des représentants.


Les citoyens seront obligés de voter au palier territorial et seront encouragés à s'investir dans les groupements et associations qui les intéressent afin de faire prévaloir leurs idées, projets, besoins et intérêts lors des États généraux de leur secteur.


Mon souhait: fin des partis politiques actuels qui font en sorte que les élus sont davantage redevables à leur parti qu'aux citoyens et leur laissent à penser qu'ils sont propriétaires de l'État quand vient leur tour de régner (!). Mon souhait: fin des caisses électorales qui tricotent les lois ou qui sont littéralement cachées et remplacement par une subvention équitable à chaque candidat. Mon souhait: fin des lobbys et remplacement par une représentation officielle et visible de tous les intérêts avec pouvoir d'influence congru pour chacun. Vive les états généraux! Mon souhait: participation active de tous les citoyens dans le devenir de leur société et communauté.


Le premier ministre sera choisi parmi l'ensemble des représentants élus et son pouvoir en sera un de service pour aider l'instance à prendre des décisions éclairées et pertinentes.


Je souhaite, enfin que ce modèle où sont élus, en plus des représentants territoriaux, des représentants d'états généraux soit utilisé pour tous les autres paliers de gouvernement : municipal et scolaire.

   1 commentaires

1 commentaires:

À 18 novembre 2009 14:45 , Blogger Vini a dit...
D'un intérêt certain pour tous! Bravo! Que le message passe!
 

samedi 25 septembre 2010 VERS UNE VRAIE VIE POLITIQUE

Les Québécois sont gens merveilleux et sages. Ils fabriqueront un jour des journalistes et des politiciens de grande classe. Pour l'heure, ils y travaillent par une stratégie magnanime et conçue pour le long terme: le laisser-faire, le désintérêt apparent.

Et, ils maintiennent leur stratégie malgré les sermons divers qu'on leur adresse. Voyons voir quelques-uns de ces discours à leur intention.

Selon plusieurs intellectuels et journalistes, mes concitoyens seraient « cyniques » à l'égard de la politique. Et on entend par là non pas le sens convenu dans les dictionnaires usuels, mais une attitude répréhensible et fataliste, celle qui consiste à dire: « y a rien à faire », « on ne peut rien y changer », « c'est sale et c'est comme ça ».

Et pourtant, telle n'est pas la pensée qui nous anime. Je crois plutôt que mes concitoyens sont lucides et qu'ils ne veulent pas mettre la main à quelque chose qui s'effondre. Ils se protègent sainement et attendent leur heure ou encore que le bon sens vienne à prédominer après le séisme de cette démocratie d'apparat. Entre temps, il est vrai, la vie politique s'effondre de plus en plus et s'écroule sur elle-même. Et nous pensons, savez-vous, que ce séisme pourrait nous débarrasser de tant d'aberrations! J'y reviendrai sous peu, quelque peu.
Mais alors, n'y aurait-il pas une application plus juste du terme de « cynique »? Que diriez-vous si on l'utilisait pour les politiciens qui ont asservi nos institutions communes aux fins de leurs petits amis et de leur gloriole personnelle. Voici le dictionnaire à mon appui:
CYNIQUE, adjectif. Sens 1 : Relatif à une école de philosophes grecs qui rejetaient les conventions sociales et cherchaient un retour à la nature [Histoire]. Sens 2 : Qui ignore délibérément les convenances, qui a des opinions contraires à la morale.

Or ce sont bien les politiciens qui ignorent délibérément les convenances et la morale et non mes concitoyens. Par exemple, mes concitoyens conviennent que le gouvernement est une institution qui devrait servir le bien commun alors que les politiciens actuels servent leurs petits amis, les contributeurs à la caisse du parti; ou, encore,nous croyons qu'un premier ministre doit se consacrer au service de son peuple, alors que celui-ci « sert deux maîtres à la fois » sans qu'il daigne nous l'avouer de lui-même (75, 000$ de salaire versé en catimini par une entreprise privée, partisane, ''lobbyiste'' et 150 000$ provenant de nos taxes communes); ou encore nous voulons avoir un gouvernement commun pour une société organique et supportante pour chacun alors que les journalistes utilisent, après une élection, des termes insensés, quoique fondés de « gouvernement libéral » ; ou encore nous pensons que l'Assemblée nationale est le lieu pour légiférer pour toute notre société (nous sommes habitués dans notre travail et dans nos familles à faire équipe parce que nous avons des buts communs et des projets qui nous rapprochent), mais la pratique politicienne en a fait le lieu d'une guéguerre de cow-boys où les uns prétendant être « bons » traitent les autres de « méchants » et que ces « autres » prétendant être « bons » disent des « uns » qu'ils sont les « méchants ». Les politiciens ne savent pas que nous préférons la tévé pour goûter de tels spectacles ( et ils sont bien meilleurs ces films romancés!) qui nous rappellent notre enfance sans souci; etc., etc., etc..

M'est avis que ce sont les politiciens qui sont « cyniques » et je souhaiterais que les journalistes de tout acabit cessent d'utiliser ce terme à mauvais escient. L'attribuer aux bonnes personnes et bonnes situations aiderait à y voir plus clair. Ici manifestement, on doit comprendre ce que la psychologie nous apporte: il s'agit d'une projection. Ou, plus simplement, comme nous le savons par notre sagesse populaire : « celui qui le dit, est celui qui l'est! ».

Un autre discours est fait sous la forme d'un sermon que répètent de bonnes âmes peinées par la situation qui prévaut. On nous enjoint alors d'aller voter, d'utiliser notre pouvoir citoyen, de participer à la vie publique. De tels discours doivent faire du bien à ceux qui les font. Cela leur donnerait bonne conscience que je n'en serais pas surpris. Mais...

Je crois que mes concitoyens québécois réagissent avec leur « bon sens » en s'abstenant de participer aux votations et qu'ils s'abstiendront davantage dans l'avenir prochain. C'est la même sagesse traditionnelle qui nous faisait s'opposer à la conscription parce que la cause de la guerre n'était pas pour nous une bonne cause. Élire des représentants qui ont les comportements qu'ils ont est une farce déplorable et n'y pas participer c'est se garder d'une pollution évitable. Ne pas voter accélère le processus de désintégration en place. Pour ceux qui aiment la lecture enivrante, trouvez dans votre bibliothèque de quartier et lisez le roman de José Saramago, LA LUCIDITÉ qui décrit une situation d'avenir – les citoyens de toute une ville se sont largement abstenus de voter et ont enrayé la « démocratie ». Wow! Quel visionnaire! Et lucide, ma foi. Vous serez soit confortés dans votre intelligence non-participative ou, éclairés dans une nouvelle perception.

Un autre discours fréquemment entendu consiste à proposer des réformes. Réforme des règles de nomination des juges (cela s'en vient); réforme du mode de scrutin qui deviendrait plus proportionnel; réforme de la « période de questions » ou du rôle des dépités d'arrière-bans à l'Assemblée nationale; réforme du financement des partis politiques; réforme de la carte électorale; réforme...réforme...

Nos concitoyens savent que réforme est maquillage, chirurgie esthétique, traitement par « photo shop ». Ils attendent plus que des réformes ou autre chose qu'une réforme. Ils savent par leur sagesse populaire que « les règles, c'est fait pour être contourné!». (Leur premier ministre les contourne, tout le monde le fait, fais-le donc.... Non!) Ils en ont assez. Ils veulent des changements dans les façons de faire, de penser, d'agir. Un vrai changement de paradigme du type : « yes, we can! » mais qui prendrait vraiment racine dans la réalité. Un paradigme qui met au rancart les politiciens actuels de ruelles, la partisanerie qui salit périodiquement leurs poteaux de téléphone et les magouilleurs de Wall Street ou de la construction ou...et qui nous propose quelque chose de droit, de transparent, de complexe, de vrai...

Pour ma part, le quotidien des nouvelles m'amène depuis plusieurs mois à penser que nous serions mieux dans notre vie citoyenne sans la présence des partis politiques. Tiens, je les convertirais en lieux de développement d'idées sur l'organisation de la vie sociale. Après tout, ils nous ont fait croire qu'ils étaient capables de créer des programmes de développement de la société. (Programmes qu'ils ne réalisent surtout pas lorsqu'ils sont au pouvoir et qu'ils pourraient maintenant proposer à notre considération dans une période plus calme.) Il est temps qu'ils livrent la marchandise. Mais je ne leur permettrais plus de toucher à de l'argent ou de financer quiconque veut présenter sa candidature ou de participer à une élection. Je les placerais en amont des périodes électorales pour enrichir notre perception des problématiques sociales et nous proposer des solutions. Finies leurs guéguerressss! Et les citoyens politisés à nouveau pourraient s'inspirer de cette nouvelle intelligence de ces chercheurs de solutions!

Plus de partis politiques traditionnels et nous serons alors libérés des catégories simplistes et primitives qu'utilisent encore nombre de journalistes: « droite » et « gauche », «  rouge» ou «  bleu » ou «  vert »; nous serons libérés de la menace de ces groupes qui, une fois élus parce qu'ils ont plus d'argent que leurs adversaires, asservissent l'État (à tour de rôle, en fait) et sa gouvernance à leurs propres fins ; nous serons peu à peu libérés de la corruption au bénéfice des petits amis; nous serons libérés du spectacle désolant d'une Assemblée nationale dont les membres travaillent les uns contre les autres sans se soucier de nous. Ces représentants travailleront ensemble parce qu'il vaut mieux s'associer pour progresser sur des questions complexes (et la complexité caractérise la vie et la vie en société). Nous pourrons alors croire que nous construisons ensemble. Et le mot « politique » pourrait sortir de l'ornière boueuse dans laquelle il se trouve et retrouver sa noblesse : celle de l'intérêt de la vie commune dans la cité.

Ah! j'allais oublier : que ferons-nous des lobbys qui magouillent en coulisse pour infléchir la gouverne droite que nous attendons de la part de nos élus? Alors là, j'ai une belle proposition. Ayant aboli les partis politiques dans leur forme actuelle, j'abolirais également les lobbys dans leur forme coulissière actuelle. Je propose qu'une proportion significative des sièges de l'Assemblée nationale soit occupée par des personnes désignées par les divers groupes d'intérêt qui composent notre société. Finie la vie de coulisses, finies les pressions sur nos propres élus au Michelangelo et autres lieux de gourmandises. Que chacun de ces groupes parle et dise publiquement ses désirs, attentes ou projets; et que l'ensemble de nos élus et autres représentants de nos intérêts votent des lois au mieux-être de tous; et que la gouverne de l'État s'y conforme.  Ils seront au vu et au su de tous et devront se contenter de l'importance relative de leur propos respectif. Et nous nous en porterons mieux.

Oui, ce sera mieux pour le développement de la cité. Et vive la vraie politique! Notre « bon sens» prévaudra.



lundi 11 janvier 2010 - MEILLEURS VOEUX POUR 2010

2010, viens!

C'est ma planète de souffrances épaisses dans sa lave
Des souffrances imposées par d'humains soldats
à la solde d'humains au pouvoir assassin
Mercenaires devant, roi derrière
ils tournent en rond courant leur queue
de pauvre fantôme d'eux-mêmes.

Sans égard, ils rendent hagards et béants, les yeux de mes ''autrui''

Oh! ma planète fracassée de saintes bombes ceintes à l'abdomen.
Tu tisses en chaîne et en trame
les fils lambeaux sur les fils lambeaux
dans l'acreté des fumées qui ensevelissent.
Inlassablement, an sur an qui s'empile
Oh!

Aux jours où tu m'écrases de ton ombre
Aux jours où m'envahissent tes boues
Aux jours où je cherche l'issue
Je te porte en compassion dans mon coeur de lys rouge
en compassion de mon coeur


Car je sais aussi...je me souviens aussi
aux jours de grâce où...


J'ai l'âme qui regorge sous mes yeux éblouis d'aurores
dans le creux attentif de mes oreilles de peau d'ange
Dans mon nez aux cils écarquillés de parfums
sous mes doigts de velours en vigile
dans ma sculpture de chair en équilibre constant
En union d'âme avec le génie de l'humaine aventure
en union d'âme et de chair au quotidien de ma compagne trouvée

J'ai l'âme qui regorge et s'en souvient

Belle planète de vibrations lumineuses et sonores
tu n'as de cesse d'être la joie du vivant
danseuse sans fin, ne sachant que la danse
n'a de cesse, n'a de cesse.
Je danse avec toi oh! Amour de la Vie!

O ma planète humaine
Je te porte en compassion dans mon coeur de lys rouge
en compassion de mon coeur!

Frères et soeurs de ma planète, je vous aime tout crus
et nus de vos dieux à votre image, de vos religions ventre à terre,
de vos familles asservissantes,
de vos races de couleurs reniées, de vos sexes brandis à l'encontre
de vos petits pouvoirs, de vos gouvernes laveuses de liberté,
de vos choix hasardeux à la petite semaine
de vos façons innées et acquises malgré et contre Soi

pour la seule raison
que vous êtes vivants de la Vie

Et sans autre façon que la mienne
je vous souhaite
une nouvelle année qui vous fasse goûter le nectar du oui à la Joie, à la Paix, à l'Amour

Je le sais: ce sont de dieux vivants qui survivent éternellement en nous
quand on les reçoit et qu'on les donne en partage

Jean Des Lierres

29 décembre 2009

dimanche 9 août 2009 CRISE ÉCONOMIQUE- UN FAUX MOT

Il n’y a pas de « crise économique ». Il n’y a jamais eu de « crise économique ». Ce ne sont que des mots. Ces termes ont été inventés par le marketing des « avides » pour nous faire endurer les jours d’appauvrissement et de souffrances que nous traversons, nous les moyens et petits et les pas du tout. C’est le seul motif. Regardons les faits récents.

La Bourse de ces messieurs, la grosse Bourse, celle avec une majuscule sur le bout, avait surchauffé par des « produits dérivés », des « bulles immobilières » et autres complexités incompréhensibles pour le commun que nous sommes. (Disons-le, tous ces mécanismes boursiers permettent l’enrichissement des « avides » qui achètent de la « terre » réelle avec des argents empruntés –celle que les consommateurs vont rembourser - pour la transformer en « vent » qu’ils vendent à gros prix aux plus nigauds qu’eux mais aussi « avides ».).
Vint un moment où il n’y avait plus d’argent à prêter. Même aux possesseurs de gros argents, ni aux petits pour leur consommation, celle qui fait engraisser les gros. La presse, manipulée par tous les relais du gros capital et d’un accord pratiquement unanime ( à quelques exceptions près) s’est mise à commenter : c’était la « crise », plus importante que jamais, plus grosse que celle de 29 dont les photos sépias et craquelées étaient rééditées pour faire comprendre la dimension actuelle de cette « crise économique », ce « crash », cette situation incomparable en profondeur, extension et gravité, le plus gros tsunami économiques de tous les temps humains, la rencontre de la planète économique avec un astéroïde dévastateur plus que géant, etc.. L’État était cuit s’il n’intervenait pas et nous tous en prime. L’État protecteur du citoyen consommateur (et des grosses pointures en Bourse) devait faire aller sa planche à billets, imprimer de l’argent, s’endetter pour les générations à venir à défaut de quoi, danger extrême, il allait être emporté lui-même par la débâcle évidente de la « crisse économique ». Ce fut fait. L’État obtempéra. Certains états ayant frôlé la faillite, tous les autres ont suivi s’allongeant de prêts…et de dettes comme jamais l’humanité commune n’avait eu à en supporter. Malgré tout et pour bien montré qu’on avait à faire avec un grave problème de « crisse économique », la Bourse a hésité avant de reprendre sa confiance. Quelques temps. Pourquoi?

Simplement, fallait un délai raisonnable pour permettre aux grosses bourses de vérifier si toutes les pommes dorées du jardin de l’État étaient tombées dans leur assiette. Et comme l’État n’a plus d’Hespérides, toutes les pommes dorées et désirées étant tombées, la Bourse de ces messieurs a repris confiance…en la possibilité pour les « avides » de nourrir leur appétit sans fin, sans fin, sans fin.

Vous ne m’en croyez pas? Vous me dites que je paye un tribut à la psychologie du « complot partout »! Ce n’est pas possible que toute cette « crisse » ait été orchestrée pour emplir les poches des « avides » en vidant les poches de l’État? Et pourtant.

Voyez ce que la presse est obligée de dire : « Le Procurer général de New-York, Andrew Cuomo le confirme dans un rapport récent : pas moins de 5 000 employés de grandes banques américaines continuent de recevoir des bonis d’un million et plus, sans égard à la performance de ces sociétés. »… « Ainsi, Goldman Sachs a versé à 953 de ses banquiers et courtiers plus de 1 million chacun l’an dernier, 212 d’entre eux ayant reçu plus de 3 millions. AU total, cette banque a payé 4,8 milliards en bonis pour 2008, soit plus de deux fois ses profits (2,3 milliards)….Citigroup, elle, a versé…Une autre banque, JP Morgan Chase…a versé…Ces bonis atteignent 8,29 milliards, alors que cette banque n’a fait que 5,6 milliards de profit. » ( tiré de : La fête continue dans la finance aux Etats-Unis, Jean-Claude Leclerc, le Devoir, 3 août 2009.)

Et ce qui fait maintenant les titres les plus récents de la section économique de mon journal préféré, ce sont les profits des uns et des autres, toutes entreprises à gros capital…comme si les eaux s’étaient refermées sur les souffrances sans nom créée par ces « avides » sans fin, ces créateurs du terme de « crisse économique » qui nous font avaler les conséquences de leur avidité…jusqu’à l’appauvrissement des états que nous nourrissons de nos sueurs et de nos espoirs.

Et nous paierons encore longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu… Entre temps, la souffrance a empiré sans bon sens.

N’est-il pas temps d’opposer un non plus ferme, plus réglementé, plus concerté, plus unanime aux « avides » de tout acabit?



vendredi 19 juin 2009 FORMATION DES POLITICIENS

Je réponds « présent » à l’article d’Élaine Hémond du 19 juin 2009 titré S.O.S.-Démocratie. Le Devoir en rajoute d’ailleurs sous la plume de la chroniqueure Lise Payette qui tient, dans la colonne voisine, un propos analogue à celui de sa consoeur. Toutes deux - avisées tant qu’à moi - font valoir les risques du désintérêt aux élections et suggèrent des mises en garde et des pistes d’amélioration fort intéressantes.

J’ajoute ma contribution.

Intéressé au domaine de l’éducation, il m’a toujours semblé étrange qu’aucun pré requis de formation ne soit demandé aux candidats aux diverses instances démocratiques. Pour devenir un politicien, il suffit d’être un citoyen. Wow! Peut-être trouverait-on, sous une loi ancienne, un article de loi exigeant du futur commissaire d’école qu’il sache lire et écrire, mais l’article est disparu depuis belle lurette. C’est un cas rare. L’évoquer ici pourrait même sembler un anachronisme! Cette absence d’exigences préalables aux responsabilités politiques semble liée à notre concept frileux de démocratie qui se veut inclusif, inclusif, inclusif. Chaque citoyenne et citoyen peut exercer les fonctions de décision et de responsabilité à quelque instance que ce soit s’il ou elle trouve une foule suffisante pour cocher l’espace prévu à côté de son nom. Voilà où nous en sommes pour le moment. Mais encore…

N’est-il pas surprenant qu’aucune faculté universitaire ou autre école nationale vouée essentiellement à l’exercice du pouvoir politique dans notre démocratie ne se soit développée à l’intention des futurs candidats à une élection voire à l’intention des élus fraîchement sortis du four électoral. Pourrait-on concevoir dans notre vie sociale quelque champ de pratique complexe sans l’apport spécialisé et spécifique que dispensent ces hauts lieux de savoirs que sont les universités? La médecine, le génie, le droit, l’économie, l’administration, l’enseignement, etc pourraient-ils s’apprendre sur le tas par ceux qui manifesteraient leur désir d’être reconnus au titre de médecin, ingénieur, enseignant, etc.? Manifestement, nous voulons des gens « patentés » et formés pour exercer ces fonctions complexes dont notre sécurité, notre développement et celui de nos enfants dépendent. Et l’État a compris cela en posant des balises pour assurer de vraies compétences à notre service. Merci beaucoup.

Mais, les politiciens, eux? Ils n’ont pas d’école. Il n’y a pas de faculté universitaire qui se consacre en exclusivité à la compréhension de la gestion de la vie sociale et politique, à la formation de celles et ceux qui veulent exercer des fonctions de décision dans les instances démocratiques? Wow!

Et on s’alarme du fait que les gens décrochent de la vie politique! Est-elle crédible?

Je repense à un article de Jacques Leclerc du 6 avril dernier dont le beau titre évocateur m’avait fort allumé : « Le management sur la sellette - Où les leaders déchus ont-ils pris leur diplôme? » Jacques Leclerc citait notamment les propos d’un de mes héros –Henri Mintzberg- qui met en cause la qualité de la formation des managers et la rend responsable de la crise économique actuelle. Absence de vraie formation à gérer entraîne des conséquences y lisait-on. La cupidité des managers emporte le magot et l’ensemble du système à la dérive. Cela s’appelle une crise, une crise grave.

Et les politiciens, eux? Ne sont-ils pas ultimement responsables de ce qui se passe dans la vie de la société? Et leur formation, elle? Où est-elle?